Après le remake plutôt réussi de Massacre à la tronçonneuse, voici celui de Vendredi 13. Autant le dire tout de suite, la démarche est nettement moins réussie cette fois ...
Commençons par les bases ; tout d'abord le scénario : un premier massacre puis un deuxième massacre ! Le tout est lié par une relation frère (participant au deuxième massacre) et soeur (participant au premier massacre).
Les personnages : visiblement ils sont tout droit sortis de la bible des jeunes adultes américains prêt à la décapitation. Ils sont stupides, arrogants, ne pensent qu'au sexe et à la bière et se font tués en 10 secondes montre en main, bref tout ce qu'un slasher ultra-formaté peut nous offrir. Les plus vicieux d'entre nous pourront se faire distraire par les attributs féminins fort bien développés pendant qu'on tentera de leur montrer un film qui se veut d'horreur.
Disons-le carrément : ce film ne fait pas peur, il n'installe aucune tension, il n'apporte rien dans le domaine et devant tant d'absurdité les spectateurs ne pourront que rire. Le pauvre Jason Vorhees se contentera de déambuler partout machette dans une main et tête fraîchement coupée dans l'autre, son histoire et celle de sa chère maman étant expédiée dans les cinq premières minutes.
Le déroulement des meurtres est de plus assez prévisible et le spectateur n'est jamais surpris de voir Jason apparaître puisqu'il l'attend depuis vingts bonnes secondes.
Vendredi 13 se contente de montrer des gentils jeunes américains (et des gentilles américaines que tout le monde regardera intensément dans les yeux... hum j'ai dit les yeux !) se faire décapiter, embrocher, empaler par ce bon vieux Jason. On attend forcément un peu plus de nos jours, hélas ce produit des plus formatés et navrant ne fait que suivre les codes de n'importe quel slasher.
Vous voulez un vrai slasher ? Passez par la case Scream (de Wes Craven), il est encore et toujours incontournable.
Casino Royale de Martin Campbell
Après avoir ressuscité Zorro, Martin Campbell redonne un nouveau souffle à James Bond, et d'une manière des plus efficaces.
La dernière aventure de l'agent secret nous avait plongé dans un étalage de technologie abracadabrant et ridicule. Histoire de remettre les pendules à l'heure, Casino royale opte pour narrer les débuts de Bond ; tout juste nommé agent 00, notre espion préféré doit arrêter Le Chiffre, banquier privilégié des terroristes et génie des mathématiques.
Au fur et à mesure de ses péripéties, Bond nous balade en Afrique, à Miami, au Monténégro ou encore à Venise... Et à chaque fois nous avons droit à des scènes d'action bondiennes des plus satisfaisantes. La réalisation de Martin Campbell est soignée, fluide et de qualité ; bref ce film de plus de deux heures ne vous ennuiera pas par son immobilité et son inaction.
La question que tout le monde se posait à l'époque du début du projet était de savoir ce que donnerait Daniel Craig en James Bond, la réponse est des plus évidentes tant le pari est réussi : Craig incarne Bond à la perfection de par son flegme, son humour, sa présence et son charme. L'actrice principale du film apporte elle aussi sa contribution au film : Eva Green donne à son personnage tout ce qu'il faut pour incarner magistralement le premier amour de l'espion. Leur relation est des plus amusantes et passionnantes à suivre, l'un faisant irrémédiablement changer l'autre.
Le personnage de Bond est lui aussi profondément développé et son caractère est des plus travaillé. Bref ce film sait être divertissant par ses scènes d'actions et son humour, mais il sait aussi se montrer intéressant par le travail effectué sur les personnages. Les seconds rôles (comme M ou Mathis) sont des plus sympathiques et apportent un vrai plus au film.
Bon nombre de scènes sont déjà cultes (en tête de liste la fameuse torture qui ferait frémir n'importe quelle personne du sexe masculin), les répliques sont mémorables, les scènes d'actions sont époustouflantes, les personnages sont des plus intéressants(ce qui est loin d'être tout le temps le cas dans un James Bond) et la réalisation est magistrale. Il manque peut-être un peu trop les classiques bondiens (au niveau de la musique ou des gadgets) mais bon, la rupture avec les derniers opus était nécessaire pour relancer la franchise.
Ce Casino royale se révèle être le meilleur James Bond depuis très longtemps, et il est même un des meilleurs films d'actions des dernières années.
L'incroyable Hulk de Louis Leterrier
Nombre d'entre nous n'avaient pas été entièrement satisfaits par le Hulk de Ang Lee, trop psychologique, ne présentant pas d'adversaire à la mesure du colosse vert. Ces nouvelles aventures de Bruce Banner proposent de faire table rase du passé ...
Cette nouvelle version de Hulk nous propose tout d'abord un casting des plus alléchants : Edward Norton, Tim Roth, William Hurt et Liv Tyler dans les rôles principaux, cela à de quoi promettre un bon moment. Le film a une approche similaire à la série télévisée : Bruce Banner fuit l'armée qui veut se procurer son ami verdâtre et il se transforme quand ça va mal.
La première partie du film est de loin la plus intéressante : on y découvre un homme qui vit au fin fond des favelas brésiliennes, qui apprend à contrôler son rythme cardiaque et qui attend désespérément de trouver un remède pour se débarasser de ses démons intérieurs. L'armée fini par le retrouver et la course-poursuite commence ; l'introduction des personnages est rapide mais néanmoins précise et concise. La poursuite dans les favelas est dynamique, fluide et très prenante ; la bande originale quand à elle révèle des musiques adaptées aux situations et introduits des thèmes entêtants et sympathiques.
Vient ensuite le retour au bercail pour Banner, il retrouve sa bien-aimée et ne tarde pas à se faire attaquer par les militaires ; nous découvrons alors ce que nous n'avions qu'entre-aperçu jusqu'alors : la fureur de Hulk, ce monstre vert a une modélisation des plus crédibles et c'est un plaisir que de le voir exprimer sa colère sur les jeeps, les hélicoptères et les soldats qui osent prétendre s'approprier son essence.
Passer ce moment de jouissance, le film entre dans sa deuxième partie : Banner se rend à New York pour se débarasser de son alter-ego ; cette partie développe encore un peu plus la psychologie de Bruce Banner et introduit un personnage utilisable dans une éventuelle suite. Nous avons alors le droit à un final des plus titanesques : Hulk vs Abomination. Les deux monstres se frappent sans ménagement, rivalisant de brutalité et de puissance. Cette bataille est fluide, bien réalisée et appréciable ; reste que le cheminement d'Emil Blonsky alias Abomination est des plus simplistes (« je suis trop vieux, je veux de la puissance, celle-ci m'ennivre, je pête un câble).
Le film se clos sur deux moments prometteurs : Banner se décide à tenter de contrôler Hulk plutôt que de s'en débarasser, et Tony Stark en personne annonce que le projet de monter l'équipe des Avengers (ou des Vengeurs si vous préférez) est toujours à l'ordre du jour.
Au final ce film propose un casting convaincant et de qualité, une réalisation et un scénario appréciables et prenants, des scènes d'actions (ou plutôt de déchaînements hulkesques) jouissives et une musique aux tons héroïques qui fait vibrer le spectateur. Ce deuxième Hulk propose un savant mélange action-psychologie des personnages, avec bons nombre de clins d'oeil et de promesses pour la suite de l'implémentation des héros Marvel au cinéma.
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